Pendant des siècles, nos campagnes ont vécu des hivers au rythme de cette fête, aussi peu religieuse que possible. Pourtant la communion se faisait autour de l´animal sacrifié. Entre la Saint-Martin en novembre et la Saint-Thomas en janvier, les températures fraîches créent des conditions idéales pour le tuer et le préparer avant que la viande tourne. L´événement inspire bien des noms selon les régions: matança, pèle-porc, pelère, tuaison, tuaille, tue-cochon, etc. Il est prétexte à de bons repas pendant que l´un prépare le boudin, l´autre les saucisses. Fin gourmet et spécialiste de la gastronomie, Blandine Vié raconte même, dans GaultMillau Magazine : «On allait jusqu´à enfouir l´os, le talon un peu rance, dans une potée ou une soupe quand il n´y avait plus de viande sur le cochon, afin de leur communiquer un inégalable fumet...»
D´après Le livre du Cochon - Rustica Editions P.12